Constructing Spaces et Between Spaces font partie de mon exercice continu d’interprétation, à partir de souvenirs ou de photographies, des images tirées de mes expériences quotidiennes. Motifs d’ombres et de lumière, lignes et surfaces structurent la page pour former mon langage visuel. Des perspectives inventées apparaissent, comme les ébauches d’une architecture personnelle, en deux ou trois dimensions. Cette architecture peut se contempler de manière purement esthétique, ou fonctionnelle. Il s’agit d’éléments délogés d’un ensemble, dont la signification se trouve dans ma tentative récurrente de concevoir, étape par étape, de nouveaux terrains d’inspiration.
Daphne Gamble
Les peintures de Daphne Gamble sont des actes. Chaque toile est une nouvelle investigation, une nouvelle confrontation avec les couleurs et la matière, dans une langue à base de rectangles et de lignes. Ses gravures et ses collages procèdent de la même approche.
Son travail ne raconte pas une histoire, si ce n’est celle de la succession de ses œuvres. Elle évoque l’architecture urbaine inspirant ses toiles, de loin. Ses tableaux sont en eux-mêmes une architecture, plus exactement une architecture de la simultanéité. C’est-à-dire qu‘une œuvre amène naturellement à la suivante. Dans un même temps, une toile, avec ses relations entre ses différents éléments, entre une ligne et l’autre, est à la fois un tout et un élément d’un ensemble.
Per Kirkeby écrivant à propos de la simultanéité cite Jorn, “L’attention doit élargie au niveau de l’ensemble, être étirée, et non fixée, vers un point de l’ensemble.”* Ce printemps, son atelier est rempli d’ébauches de peintures encore fraîches et de tableaux en cours. La simultanéité est palpable. Le regard n’est pas focalisé. Il est attiré vers le tableau suivant. Le point focal s’intègre dans un ensemble, avec la garantie de retrouver cette sensation au niveau de l’exposition dans son ensemble.
Intuitivement, Daphne Gamble sait “qu’un point est dans un ensemble”, ce qui lui laisse toute liberté pour se concentrer sur l’acte de peindre. L’expérience affine et aiguise à coup sûr son intuition. Elle expérimente avec confiance. Il n’est que de voir le fini des rectangles juxtaposés, aux côtés estompés, les couches superposées, les effacements, les recouvrements. De voir l’immensité du blanc dominant un tableau, du bleu sourd au cœur de l’autre. Et plus loin les couleurs de la terre qui apparaissent sous de légers lavis blancs. Une couche d’acrylique en couvre d’autres. Et de la perte de transparence en naît une autre. Des traits au fusain délimitent de nouveaux espaces. Ils soulignent l’horizontalité ou la verticalité de la toile. “Les bords sont importants,” dit-elle. Ils risquent de bouger.
Maîtrisant parfaitement le médium peinture, Daphne Gamble parvient à rester sans cesse en alerte, prête aux surprises, à l’infini des nuances et à l’autonomie que prennent les couleurs. Le blanc qui se trouve sur sa palette est encore le sien, sur la toile, il est autre. Le hasard la stimule. Elle le provoque, le respecte, l’utilise. Sur une nouvelle toile en lin brut un rectangle noir est centré à gauche, l’ocre plus lourd à droite. Cela deviendra sans doute une histoire dans la peinture. Non pas que quelque chose soit éliminé ou détruit : à l’instar de blocs de pierres scellées enfouies sous les herbes et les feuilles, un mur est debout.
Cette fermeté dans la simultanéité est sa qualité première.
Son travail ne raconte pas une histoire, si ce n’est celle de la succession de ses œuvres. Elle évoque l’architecture urbaine inspirant ses toiles, de loin. Ses tableaux sont en eux-mêmes une architecture, plus exactement une architecture de la simultanéité. C’est-à-dire qu‘une œuvre amène naturellement à la suivante. Dans un même temps, une toile, avec ses relations entre ses différents éléments, entre une ligne et l’autre, est à la fois un tout et un élément d’un ensemble.
Per Kirkeby écrivant à propos de la simultanéité cite Jorn, “L’attention doit élargie au niveau de l’ensemble, être étirée, et non fixée, vers un point de l’ensemble.”* Ce printemps, son atelier est rempli d’ébauches de peintures encore fraîches et de tableaux en cours. La simultanéité est palpable. Le regard n’est pas focalisé. Il est attiré vers le tableau suivant. Le point focal s’intègre dans un ensemble, avec la garantie de retrouver cette sensation au niveau de l’exposition dans son ensemble.
Intuitivement, Daphne Gamble sait “qu’un point est dans un ensemble”, ce qui lui laisse toute liberté pour se concentrer sur l’acte de peindre. L’expérience affine et aiguise à coup sûr son intuition. Elle expérimente avec confiance. Il n’est que de voir le fini des rectangles juxtaposés, aux côtés estompés, les couches superposées, les effacements, les recouvrements. De voir l’immensité du blanc dominant un tableau, du bleu sourd au cœur de l’autre. Et plus loin les couleurs de la terre qui apparaissent sous de légers lavis blancs. Une couche d’acrylique en couvre d’autres. Et de la perte de transparence en naît une autre. Des traits au fusain délimitent de nouveaux espaces. Ils soulignent l’horizontalité ou la verticalité de la toile. “Les bords sont importants,” dit-elle. Ils risquent de bouger.
Maîtrisant parfaitement le médium peinture, Daphne Gamble parvient à rester sans cesse en alerte, prête aux surprises, à l’infini des nuances et à l’autonomie que prennent les couleurs. Le blanc qui se trouve sur sa palette est encore le sien, sur la toile, il est autre. Le hasard la stimule. Elle le provoque, le respecte, l’utilise. Sur une nouvelle toile en lin brut un rectangle noir est centré à gauche, l’ocre plus lourd à droite. Cela deviendra sans doute une histoire dans la peinture. Non pas que quelque chose soit éliminé ou détruit : à l’instar de blocs de pierres scellées enfouies sous les herbes et les feuilles, un mur est debout.
Cette fermeté dans la simultanéité est sa qualité première.
Kate van Houten
*Per Kirkeby, selected essays from BRAVURA van Abbemuseum, Eindhoven 1981.